Au
moment où il est prévu la définition d’un
modèle de tambour « labellisé »
(voir les articles sur le sujet), il peut
sembler anachronique, voire incongru, d’écrire
un billet concernant les peaux, les peaux
différentes. Cependant, on doit raisonnablement
penser que le choix qui sera finalement retenu
dans ce domaine ne conviendra pas à tous les
instrumentistes, pas plus qu’il serait inconcevable
d’imposer à un cuivre un numéro d’embouchure,
par exemple.
Pour en
revenir à notre sujet, je voudrais vous parler
ici spécialement des peaux animales (les seules
« réelles », car les termes « peau
synthétique » ou pire « peau plastique »,
même si nous les employons tous, sont évidemment
impropres).
Le nombre
d’instrumentistes-tambours battant occasionnellement
ou régulièrement, ou même ayant battu sur
peau animale s’est certainement beaucoup raréfié.
Pourtant, on ne saurait considérer le montage
d’un tambour en peaux animales comme un seul
retour en arrière, persistance d’un temps
révolu.
Il est
incontestable que le plaisir procuré par une
bonne peau animale, en termes de toucher,
réponse, rendu, est incomparable. Posséder
un (ou plusieurs) instrument réservé aux cisconstances,
nombreuses tout de même (surtout évidemment
en intérieur), où l’on peut utiliser des peaux
animales, constitue un privilège certain.
De plus,
et pour considérer cela sur un plan plus pragmatique,
il est très profitable de travailler le son,
la précision, les contrastes, la rapidité,
sur une peau animale.
Points
pratiques :
voir démontage - voir roulage
Avec un
peu d’habitude, on choisira une peau de frappe
(chèvre ou veau, ce dernier préféré par votre
serviteur, car plus « sensible »,
moins sec) d’épaisseur et de régularité convenables ;
de même pour la peau de timbre (chevrette
ou veau mort-né). Il faut bien sûr posséder
(retrouver ?) des cercles de roulage
et … savoir rouler une peau.
voir
roulage
Je me
tiens bien sûr à la disposition de ceux qui
auraient besoin de renseignements supplémentaires.
Personnellement,
pour me procurer ces peaux, je me rends directement
chez le fabricant tanneur-parcheminier :
il s’agit des Établissements Dumas
à Annonay https://www.tanneriedumas.com/, où l’on est toujours bien reçu,
de préférence sur rendez-vous, où le choix
est évidemment le plus large, et où l’on profite
d’un contact enrichissant.
Une dernière
chose : alors que le remplacement
d’une « membrane synthétique » standardisée
n’occasionne aucune surprise, il est toujours
excitant d’attendre le séchage d’une peau
animale pour pouvoir enfin la tester, la jouer,
l’écouter. Car à chaque fois cela est
différent. Irremplaçable !
|